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Figure 1. Le colombier de Lirey. Octobre 2017. © Mario Latendresse |
Dans le village de Lirey (Aube), entre la chapelle et une maison privée située près de l'ancienne motte castrale de la maison forte de Geoffroy de Charny, au carrefour de trois voies, soient la rue principale du village (rue des Ouches Violettes), la voie menant à Saint-Jean-de-Bonneval (D88A), et la rue du Carouge, on peut voir un ancien colombier, ou pigeonnier (figures 1 à 6).
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Figures 2 et 3. Le colombier vu de la route menant à Saint-Jean-de-Bonneval. Juillet 2017. © Mario Latendresse |
On croit que la base de ce colombier est du XVIe siècle, c'est-à-dire de la période de la seconde chapelle construite autour de 1525. Cette seconde chapelle remplaçait la première dans laquelle eurent lieu les premières ostensions du Linceul. Cette base du colombier serait l'élément architectural le plus ancien de la collégiale de Lirey encore en place en 2017. Les photographies suivantes nous donnent trois autres perspectives du colombier.
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Figure 4. À gauche, la chapelle de Lirey, et au centre à l'arrière plan, partiellement caché par un arbre, le colombier. Octobre 2017. © Mario Latendresse |
La figure suivante présente une photographie du colombier dans les années 1930, gracieusement offerte par Francis Oudin, qui habite Lirey. Son arrière-grand-père, Camille Septier, pose devant le colombier. On peut apercevoir sur la droite que le mur de pierre se termine par un pilier et se poursuit par des barreaux verticaux, mais aujourd'hui le mur se poursuit comme on peut le voir sur la photo de la figure 3.
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Figure 5. Le colombier de Lirey dans les années 1930. © Francis Oudin. |
Alain Hourseau, dans son livre Autour du Saint Suaire et de la Collégiale de Lirey (Aube), présente de nombreux détails de l'évolution des bâtiments de la collégiale de Lirey ainsi qu'une photographie de la petite voûte sexpartite d'ogive à l'intérieur du colombier. Alain m'a gentiment envoyé cette photographie reproduite à la figure suivante.
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Figure 6. La voûte sexpartite d'ogive du colombier de Lirey. © Alain Hourseau |
Au Moyen Âge, le colombier était un privilège nobiliaire, accordé, entre autres, aux seigneurs et au clergé. L'élevage du pigeon avait plusieurs utilités, dont la production d'engrais, de viande, et la communication. À la Révolution, les colombiers se sont démocratisés, mais ils sont devenus une nuisance, car les laboureurs se plaignaient des pertes de la semence mangée par les pigeons.
Aujourd'hui, le colombier de Lirey est adjacent à une route, mais cette route n'existait pas au XVIIIe siècle et fort probablement pas lors de la création de la collégiale. Le colombier était probablement au centre des bâtiments de la collégiale.
Un colombier est aussi aménagé au château de Saint-Lyé, là où plusieurs évêques de Troyes ont tenu résidence durant la période de la présence du Linceul à Lirey, c'est-à-dire, durant la seconde moitié du XIVe siècle et au début du XVe siècle. Parmi ceux-ci, il faut mentionner Henri de Poitiers (évêque de 1354 à 1370) et Pierre d'Arcis (évêque de 1378 à 1395) qui s'opposa aux ostensions du Linceul à Lirey. On peut voir ce colombier sur la photographie suivante.
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Figure 7. Château de Saint-Lyé et à droite son colombier. Domaine publique. |
Le site web Pigeonniers et Colombiers de France présente un historique des colombiers, en particulier pour les colombiers dans le département de l'Aube.